18H. Dans une ambiance conviviale, la salle des fêtes de la très belle mairie du 4ème arrondissement se remplit. Pour le lancement du mois de l’ESS sur le thème de l’internationalisation, les salutations sont amicales. L’accent est mis sur l’importance de cette année 2014, qui est celle de la loi cadre ESS.
Antoinette Guhl
La première intervenante, Antoinette Guhl, adjointe à la mairie de Paris, chargée de l’ESS, rappelle que cette économie donne du sens au quotidien, que ce soit dans la consommation, les déplacements ou les relations. Elle souligne la volonté d’Anne Hidalgo de faire de Paris la capitale de l’ESS, via des structures d’accompagnement, des solutions de financements, la consommation responsable ou l’innovation sociale par exemple. Après avoir parlé du travail des 26 chambres régionales de l’ESS (CRESS), elle annonce la remise des Trophées parisiens de l’ESS le 27 novembre.
Jean-Louis Cabrespines
C’est au tour de Jean-Louis Cabrespines d’intervenir, qui regrette de ne pouvoir être présent ce soir et d’apparaitre en vidéo. Concentré sur les DOM, il souligne l’incidence de l’organisation de l’ESS dans ces territoires et l’importance de faciliter l’appropriation de la nouvelle loi, ainsi que sa joie de donner une dimension internationale à cette économie basée sur les valeurs humaines.
Eric Forti
Le troisième intervenant, Eric Forti, monte sur scène. Le président de la CRESS Ile de France, et vice-président de l’Atelier rappelle que le mois de l’ESS regroupe plus d’un million d’évènements et insiste sur la nécessité de transformer les modes de production et de consommation.
Thierry Jeantet
Vient le tour de Thierry Jeantet, président des Rencontres du Mont Blanc. En ce qui concerne les chiffres, il déclare que la création de coopératives a augmenté de 12% depuis 2012, avec des démarches aussi bien civiques, que sociales ou environnementales. M Jeantet salue l’initiative de l’Agora, dont l’objet est de construire des projets entre différents acteurs, et parle de la création et du lancement du groupe pilote ESS, soutenu par François Hollande, et dont le but est de favoriser la politique culturelle locale au niveau international.
Carole Delga
Monte ensuite sur scène Carole Delga, secrétaire d’Etat chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’ESS. Elle prône l’économie de proximité, les valeurs sociales et les circuits courts : une économie hors des sentiers battus, qui met l’humain au cœur de l’activité. Après avoir souligné l’avancée de la France avec la nouvelle loi, elle cite Henri Ford : « Travailler ensemble c’est la réussite ».
Roger Belot
Enfin, le dernier intervenant, Roger Belot, président de la CEGES, donne surtout des chiffres : l’ESS représente 220 000 structures employeuses, 2 millions de salariés et 10% de l’emploi en France.
Témoignages
Arrive l’heure de diffuser les témoignages vidéo collectés par les Rencontres du Mont Blanc.
Equateur
En Equateur, pays membre du groupe pilote, on organise le mois de l’Economie Populaire et Solidaire, économie encadré par une loi organique. L’intervenant salue le progrès des achats publics, les 60 millions de dollars affectés aux structures de l’ESS, et les 6000 millions de dollars générés par ces mêmes structures.
Maroc
M Cherkaoui, représentant le Maroc, mise sur le développement local.
Inde
Quant à la représentante d’Eco Foundation en Inde, elle précise que toutes les régions du pays sont concernées par l’ESS, et que les économies locales favorisent le partage, l’aide, la conservation de l’écosystème, l’égalité, l’équité, la faculté de supporter les autres et l’éradication de la pauvreté et du chômage, notamment chez les jeunes.
Togo
Au Togo, le président de l’APES évoque la coopérative 2EOS (Coopérative Etude et Exécution des Ouvrages Sociaux), et la FIES 2014.
Québec
Au Québec, l’accent est mis sur l’insertion des jeunes et la transition écologique.
Costa Rica
Yasy Morales Chacὀn, représentante de l’entreprise centroaméricaine de l’ESS pour le développement intégral de la région (Aq’ Ab’ Al) au Costa Rica, indique que plus de 50 000 producteurs de biens et services sont engagés sur leur propre territoire. Son entreprise a lancé un programme de formation des talents humains. Elle note les nombreux défis que soulève le groupe pilote.
Table-ronde : quels leviers politiques et économiques pour développer l’ESS à travers le monde ?
Suite à ce panorama de l’ESS sur la planète, une question se pose : quels leviers politiques et économiques pour développer l’ESS à travers le monde ? C’est l’occasion d’organiser une table ronde, qui regroupe Mariyana Amova (secrétaire du comité scientifique des Rencontres du Mont Blanc), Fanélie Carrey-Conte (députée de Paris et vice-présidente du groupe d’études ESS), Danièle Demoustier (maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble) et Benjamin Coriat (co-président du collectif des économistes atterrés).
On remarque que selon les pays, les termes désignant l’ESS varient, tout en notant que malgré des réalités différentes, on retrouve des projets communs. L’ESS n’est pas une alternative au capitalisme, mais ces deux économies doivent cohabiter. On parle d’économie collaborative (peer to peer, covoiturage …), qui fait d’ores et déjà ses preuves, et qui partage les valeurs de l’ESS, bien que moins portée sur le salariat et avec des différences de gouvernance. Selon M Coriat, l’ESS devrait se rapprocher de l’économie collaborative avant d’être dépassée.
Suite au lancement du mois de l’ESS, la mairie du 1er arrondissement invite à la remise des trophées ESS du 27 novembre.
Par Eléonore Cozien, étudiante en licence professionnelle métiers de la gestion des associations.
Eléonore