Des nouvelles d’Adeline, qui teste la coopération en pratique dans une maison d’édition
Le 15 octobre dernier, l’Atelier, en partenariat avec l’Office franco-québecois pour la jeunesse (OFQJ) et la Région (…)
Adeline Hartmann réalise son stage chez Ecosociété, une maison d’édition autogérée.
Ancrée dans la réalité sociale et les grands questionnements qui la traversent, Écosociété se fait l’écho de personnes et d’idées que la parole dominante réduit le plus souvent au silence. Née en 1992 de la rencontre de plusieurs militantEs, cette maison d’édition a fait le pari d’essaimer et d’inspirer par l’exemple, une mission constamment renouvelée depuis 20 ans. Écosociété témoigne des luttes d’ici et d’ailleurs : antimilitarisme, écologie sociale, altermondialisme, critique des médias, agro-alimentaire… jusqu’aux récents dossiers sur les compagnies minières canadiennes ou les récits sur le « Printemps érable ».
Adeline nous raconte comment se déroule son stage, sa mission…
« L’accueil a été chaleureux, même si l’ambiance est très studieuse en cette fin de saison. Ils ont rapidement essayé de me trouver des tâches intéressantes et utiles à l’entreprise, ce qui n’est pas évident dans cette société où les projets se construisent sur la durée : chaque éditeur a des projets attitrés qu’il suit de A à Z, sur plusieurs mois voire sur plusieurs années. Par ailleurs, le fonctionnement d’une maison d’édition reste sensiblement identique entre la France et le Québec. Du coup, j’ai beaucoup plus aidé Élodie, qui s’occupe des relations presse et de la promotion des livres. Ils m’ont également confié des tâches de réorganisation et de rangement, qui quoiqu’un peu répétitives, me permettent de découvrir des détails du fonctionnement que je ne pourrais pas voir autrement (contrats des auteurs, chiffres de tirage, prévisionnels de chaque titre…) »
…et comment fonctionne cette entreprise coopérative.
« J’ai été assez surprise les premiers jours, de voir que l’aspect coopératif de la maison ne saute d’abord pas aux yeux. En fait, il apparaît de manière assez subtile, à travers de petits échanges : je me suis peu à peu rendue compte que toutes les décisions sont discutées ensemble. Dès que quelqu’un a un doute sur ce que l’équipe penserait, il soumet la question, à voix haute ou, le plus souvent, par mail. Et ce sur tout un tas de choses que l’on pourrait voir comme des détails (tel ou tel mot sur une quatrième de couverture, dans un paragraphe d’un ouvrage, la couleur d’un encadré sur une affiche promotionnelle…). Et finalement, c’est cette interrogation constante qui fait que l’équipe travaille bel et bien dans la même direction. »
