Interview de Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la Consommation
Suite à la table ronde organisée par la CRESS de l’Ile de France mercredi 14 janvier “Des emplois d’avenir pour des entreprises (…)
Suite à la table ronde organisée par la CRESS de l’Ile de France mercredi 14 janvier « Des emplois d’avenir pour des entreprises d’avenir », le ministre Benoît Hamon est intervenu pour un bref discours avant la signature de la convention avec la CRESS IDF sur les Emplois d’Avenir ainsi que pour la conférence de presse.
Le ministre a tenu à rappeler qu’aujourd’hui l’Economie sociale et solidaire représente environ 2,4 million d’emploi. S’agit-il d’un plafond ? Non, il a insisté sur le fait qu’il ne s’agit que d’un pallier. Un pallier que le gouvernement souhaite franchir, et c’est pourquoi il a mit en place ce dispositif sur « les emplois d’avenir ».
On pourrait voir en ce dispositif seulement un moyen parmi tant d’autre de faire face à la conjoncture économique, car il est vrai que cela va permettre de créer des emplois, non délocalisable. Mais l’intention première, est bel et bien de permettre aux jeunes peu ou pas diplômés de se « relancer », en bénéficiant d’une formation et d’un contrat de travail, à travers le modèle économique ESS qui est en pleine expansion.
Un certain nombre de questions ont été soulevées après l’intervention du ministre, voici celles que nous avons pu lui poser et ses réponses :
– Est-ce que vous pensez que l’Economie Sociale et Solidaire peut influencer l’économie traditionnelle ?
« Est-ce que ça peut influencer le reste de l’économie ? Oui et non, je pense que c’est un modèle en soi et je pense qu’il faut développer ce modèle. Il y a déjà des sociétés qui passent du modèle classique au modèle coopératif. Et dans la loi que je prévois on va créer un instrument qui facilite la reprise par les salariés eux même de leur entreprise. Et donc pour passer des entreprises du modèle économique classique au modèle ESS, est ce qu’on va convertir les acteurs économiques ? Peut être, c’est moins ça mon sujet que de faire en sorte que quand on est un jeune et que l’on veut créer une activité par exemple on puisse le faire tranquillement en ESS, sans pour autant n’avoir aucun obstacle qui soit mit sur notre chemin. »
– Est-ce que vous pensez que ce dispositif peut marcher avec les micro structures, est ce qu’elles ont les moyens de former les jeunes en terme de moyens et de temps, alors que le peu de moyens dont elles disposent elles préfèrent l’investir pour un poste spécialisé ?
« Il y a déjà des instruments qui existent, en terme de micro crédit qui répondent a cela. Et la encore souvent l’ESS c’est justement du petit , mais ce n’est pas que ça, aujourd’hui il y a une sorte de religion du « small is beautifull », on considère que tous ce qui est petit c’est bien, donc on va répondre a ces besoins spécifiques où a la clé il y aura peut être un emploi de créé, mais on ne va pas se contenter de ça, on va aussi effectivement, c’est ce qu’on nous demande dans l’ESS aujourd’hui, on va permettre de financer des gros tickets qui permettent de développer des activités importantes dans l’ESS et pas que des petites activités associatives. »
Pour plus d’information sur ce dispositif, voir l’article « les emplois d’avenir, une vraie chance pour nous?»